Les rites forestiers.

L'esprit des forêts - la forêt de Chaux - les vieux métiers

IMG_0973.jpgRADELIER.jpgRAON.jpgIMG-0919.jpgrialto.jpgSCULPTURE_BOIS.jpgIMG-0325.jpgIMG-2093.jpg3559FB62-2501-4FFF-92E5-377279AAF0AA-25213-000038D8F0958E89.jpgCARREAU_PRUSSIEN.jpg

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Ordre des Nautes 

Les Nautoniers ou Nautes constituaient l'ancienne confrérie des métiers de l'eau: bateliers mais aussi constructeurs, marchands, armateurs... Les Nautae (nautoniers) transportaient les marchandises par voies d'eau dans toute la Gaule centrale, alors que diverses inscriptions du Haut-Empire citent, à côté des Nautae, les Nauvicularii dont l'activité était maritime. (Histoire de Bretagne p. 100 sous dir. de J. Delumeau, Privat, 1969). Les nautes furent surtout  des armateurs et des commerçants et ils regroupaient dans  leurs rangs d’autres confréries navigantes telles que les dendrophores (charpentiers de marine) et les utriculaires (porteurs d’outres, de marchandises).

Les Nautoniers ou plus précisément « Les Nautoniers de l’Arche Royale » sont aujourd’hui encore une confrérie de « mariniers » anglais : le Royal Ark Mariner. Sous sa forme moderne, c'est-à-dire n’ayant plus aucun rapport direct avec la construction de bateaux, la confrérie est attestée en 1830 dans la ville de Bath en Angleterre. Il y est fait état d’une procession à travers les rues de la ville avec une réplique de l’Arche de Noé et toutes sortes de décors et bannières. L’Angleterre, terre de tradition s’il en est une, nous offre une particularité bien singulière quant à la survivance des anciennes confréries de métier. En effet, certaines confréries perdurent aujourd’hui mais rassemblant des gens qui n’ont plus rien à voir avec le métier. On pourra dire que c’est également le cas pour nous, les Radeliers de la Loue, qui employons toute notre énergie à reconstituer l’ancien métier de radelier. Avec une différence notoire dans le fait que ces confréries s’attachent moins à retrouver et maintenir les savoir-faire de l’ancien métier que de conserver les enseignements moraux, le protocole des cérémonies de réception et de passage de grades, bref tout le décorum honorifique si cher aux sujets de sa majesté. Il est intéressant de noter qu’aujourd’hui encore, des notables anglais se targuent d’appartenir à une confrérie de constructeurs de radeaux.

La Franche-Comté offre de nombreuses rivières propices au transport des bois par flottage. Cette activité est bien inscrite dans notre patrimoine et elle a occupé la vie de bon nombre de nos ancêtres. Grâce à notre partenariat avec l'Association des Radeliers de la Loue nous retrouvons le contexte de ces vieux métiers (construction de radeaux, techniques de flottage,...) et par notre apport des rituels des Nautoniers nous offrons la possibilité de retrouver pas à pas, au fil de l'eau, les étapes de l'initiation jalonnant l'apprentissage et la vie de ces Nautoniers;

 

 

 

 La Vouivre

La Vouivre est l'emblème choisi pour représenter notre Arche, notre atelier de Nautes. Bien qu'universelle, la Vouivre est très fréquente en Franche-Comté où des lieux attestant de la légende sont nombreux. Ceci témoigne de sa présence persistante dans la mémoire et l'inconscient  collectif des Comtois. La Franche-Comté a une histoire particulière avec la Vouivre.  la Vouivre ou Guivre et un grand serpent ailé qui vit dans les cavernes, près des cours d'eau. De nombreux lieux géographiques portent le nom de la Vouivre ou en font témoignage. Veillant sur un trésor; son crâne est coiffé d'une escarboucle d'une valeur inestimable. Etincelante, elle crache le feu, se dents sont tranchantes, son haleine fétide et elle commande aux serpents. Mais elle se transforme à l'occasion en jeune fille à la beauté envoutante afin de prendre son bain. A cette occasion, la Vouivre dépose son escarboucle sur la berge pour entrer dans l'eau; C'est là que les audacieux  tentent de s'emparer de son trésor mais gare à l'échec car la vengeance est cruelle, la Vouivre est rapide et béneficie de l'aide de tous les serpents. Nous avons affaire à une mythologie tres ancienne qui mériterait un long développement. La Vouivre représente la déesse-mère éternelle, la femme serpent, toujours prête à enfanter un être nouveau. Elle est l'énergie vitale, la vie qui se veut elle-même, une "force qui va" , la Nature naturante. Elle rassemble de façon indifférenciée les quatre éléments. Elle est un reptile (Terre) qui nage (Eau) vole (Air) et crache le Feu. Comme le dragon, elle représente le chaos avant que s'opère la création. La vie sans le "Logos divin", sans la Sagesse qui ordonne. Elle est "énergie" qui traverse le monde et tout un chacun. Mythe éternel traversant les siècles, réinterprété à chaque génération. Lisez ou relisez La Vouivre de Marcel Aymé (1941) repris dans le film de G.Wilson avec Lambert Wilson (1989). ou Henry Vincenot qui dans son ouvrage "Les Etoiles de Compostelle" nomme Vouivre le réseau souterrain des courants telluriques. 

 

 Bois et Marines, Des Forêts à la Mer

Texte de Matthieu de Guilebon, illustrations d'Ewan Lebourdais

"Peintre officiel de la Marine, Ewan Lebourdais nous emmène dans un voyage singulier à l’origine de la construction navale : le bois. Quatre années ont été nécessaires pour réaliser ce livre, ponctuées de nombreuses visites des forêts, d’heures de discussion avec les professionnels du bois, d’essais pour capter l’énergie qui émane de ces lieux majestueux et la passion de ceux qui y travaillent. À la première approche, rien ne ressemble plus à un arbre qu’un autre, tout comme une vague qu’une autre. Avec le temps, le cerveau commence à comprendre, le cœur commence à ressentir, les yeux et les doigts n’ont plus qu’à faire le reste au bon instant, avec la bonne lumière. Les mondes de la forêt et de la mer sont intimement liés, depuis des siècles. Ils sont peuplés d’experts passionnés sensibles à la beauté du monde. Ce livre dévoile l’itinéraire du bois depuis les forêts où il naît jusqu’aux mers où il part sillonner le monde. Les textes de Matthieu de Guillebon nous plongent directement dans l’odyssée du bois en célébrant le travail des femmes et des hommes, de la gestion des forêts à la construction navale. Il comporte trois grands entretiens avec des personnalités hautes en couleur et reconnues dans leurs domaines respectifs : Thierry Juliot, chercheur d’arbres et scieur en Mayenne, Yann Mauffret, patron du chantier naval du Guip et Marc Rohou, responsable d’exploitation du navire La Recouvrance à Brest."

D'après Editions Odyssée

https://www.editionsodyssee.com/boisetmarines-3 

Un document complétement ajusté à notre Forêt de Chaux dont les arbres prenaient la rivière pour être acheminés à l'Arsenal de Toulon. 

 "Ce livre dévoile l’itinéraire du bois depuis les forêts où il naît jusqu’aux mers où il part sillonner le monde. Les textes nous plongent directement dans l’odyssée du bois en célébrant le travail des femmes et des hommes, de la gestion des forêts à la construction navale.  Ils s'attachent à mettre en lumière quelques essences d'arbres, des animaux de la forêt et le rôle de certaines espèces végétales dans le cycle de la nature en s'appuyant sur des histoires particulières, des détails qui donnent accès à une profusion d'informations". 

D'après le site Ulule Ecotree

https://fr.ulule.com/ecotree/

site remarquable ! De nombreux documents très interessants et 

 

 

 

 

 

photo Les Bateliers de l'Ardèche

D’après : https://www.bateliers.net/

https://www.bateliers.net/index.php/historique-de-la-batelerie

SOURCES ET DOCUMENTATION : ouvrages, conférences mais aussi Pierre Roudil des Amis de l’Histoire de Vallon Pont d’Arc.

 Les Bateliers de l'Ardèche

Autre rivière, autre confrérie. Une rivière célèbre pour son tourisme légendaire. Mais avant cette activité somme toute récente, cette rivière à une histoire qui mérite de se comparer à la nôtre. C’est le but que s’est donné la Confrérie des Radeliers de l’Ardèche. Texte suivant d’après le site de la Confrérie des Bateliers de l’Ardèche.

 EPOQUE GALLO-ROMAINE :« Dès la création de Marseille par les Phocéens, un système de commerce et de transport fut mis en place sur le Rhône et ses affluents. Des comptoirs furent créés à leur embouchure. Les Romains améliorèrent et développèrent ce système. La première mention de navigation connue concerne les Nautes, c’est-à-dire les Bateliers de la Gaule Romaine. Sur le podium des arènes de Nîmes se trouve une inscription gravée, traduite ainsi :» Par décision des décurions de Nîmes, 25 places pour les Nautes de l’Ardèche et de l’Ouvèze et 40 places aux Nautes du Rhône .

LE BARQUET DU RHONE :« Ce sont ces barques du Rhône qui ont servi de modèle au barquet de l’Ardèche qui est une petite barque de 6,20 m à fond plat et à l’arrière coupé. Un autre type de barquet traditionnel est la « bètche » aux 2 pointes relevées et aménagée, pour la pèche, d’un vivier central. »

EPOQUE CONTEMPORAINE : « Ce sont des familles de paysans, habitant les villages riverains, qui pratiquaient et pratiquent encore la batellerie. Souvent de père en fils car la maîtrise technique et physique de la navigation demande une solide expérience Si la descente avec une embarcation trop chargée pouvait s’avérer ardue, la remontée des gorges, sans possibilité de halage était à coup sûr éprouvante. D’autant plus que la pèche, l’élevage et la culture dans les gorges faisaient parties de leurs activités vivrières. De nombreuses grottes servirent de bergeries, simplement aménagées d’un mur du fond et d’un mur de façade. N’oublions pas que, fidèle à la tradition, le batelier se voulait conteur d’histoires vraies ou de légendes. Mais il est aussi le guide qui  raconte son pays et fait partager ses connaissances. »

TRANSPORT : « De tout temps, la rivière Ardèche servit de voie d’échanges et de communication avec des contrées plus lointaines. Le barquet de 6m. est une petite embarcation stable et maniable bien adapté à la navigation sur un parcours aussi accidenté et manœuvrier. À partir du XVI siècle le trafic s’intensifia jusqu’en 1950. Les cargaisons de marchandises se composaient de : – Bois pour la construction navale royale, venu de la montagne ardéchoise. – Charbon de bois et bois de chauffe. – Châtaignes, Céréales, Olives, Plantes aromatiques…. – Poissons et Produits de l’élevage…. – Argile à faïence…. – Pierres de taille de Ruoms-Labeaume. »

LE TOURISME: « Ce n’est qu’au milieu du XIX siècle que l’Ardèche fut utilisée pour la visite guidée des Gorges. Nous ne parlons pas ici des bacs qui assuraient la traversée des rivières. Nous parlons de  » croisières  » , organisées pour  » les belles de l’ empire qui  » venant prendre les eaux  » à Vals-les-Bains, en profitaient pour faire  » une des excursions les plus admirables que l’on puisse imaginer. »

LA BATELLERIE AUJOURD’HUI: « L’organisation actuelle des descentes de l’Ardèche fut mise en place dès 1936 par la bande à Bonneau de Vallon Pt d’Arc. Nous autres, de la Confrérie des Bateliers de l’Ardèche, sommes les dépositaires d’une tradition. Aujourd’hui comme alors les bateliers sont toujours de petits agriculteurs pratiquant l’élevage, la culture de la vigne et des fruitiers mais aussi des pluri-actifs ruraux et encore des jeunes en formation. »

                                                         Naviguement-Votre, Les Bateliers.

On aura noté le terme de « naute » qui est le plus ancien pour caractériser nos navigateurs, qu’ils soient bateliers, mariniers ou radeliers. Cette confrérie a pour avantage de pouvoir proposer d’emmener des passagers en excursion sur l’Ardèche. Ce qui est quasi impossible à proposer sur nos radeaux tant leur usage nécessite un apprentissage et une expérience indispensable, sans compter leur « confort » plus que rudimentaire. Bref, navigation réservée aux seuls Radeliers ! Visiter cette confrérie « soeur » avec laquelle sans aucun doute nous aurions des échanges fructueux permettrait à nos adhérents moins familiarisé avec nos radeaux, je pense notamment aux compagnes et enfants des radeliers,  de vivre ce qui nous anime tous : l’aventure d’une descente au fil de l’eau !

 

 Vieux métiers des fleuves et rivières (XVe -XIXe)

Un numéro spécifique sur les vieux métiers des fleuves et des rivières. de la revue "Nos Ancêtres: Vie & Métiers". Pour découvrir l'univers quotidien et les activités des Français d'hier, nos ancêtres des métiers des fleuves et rivières, sous tous les angles :

  • Les haleurs,
  • Les charretiers,
  • Les mariniers,
  • Les débardeurs,
  • Les tireurs de sable et d'or,
  • Les lavandières,
  • Les pêcheurs,
  • Les passeurs de bacs,
  • Les voituriers..
  • Les pauvres carapatas,
  • Vaincre le courant,
  • Les difficultés de la "remonte",
  • Les premiers canaux et la normalisation des embarcations,
  • Des fleuves encombrés,
  • Péages et barrages,
  • Une navigation semée d'embûches,
  • Les moulins,
  • Les bateaux-lavoirs,
  • Urbain Vallée,
  • Les racines fluviales du corbillard,
  • Les mariniers contrebandiers,
  • Sous la protection de saint Nicolas,
  • Des bateaux à visage humain,
  • La bénédiction des barques,
  • Le flottage du bois,
  • Les outils de marinier, batelier et flotteur,
  • Les battoirs,
  • Passeurs de Seine en aval de Rouen,
  • Etc...

 

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