Lancelot - image domaine public |
En cohérence avec la tradition celtique véhiculée au sein des rites forestiers, l'association l'Esprit des Forêts a retenu l'ordre chevaleresque de la Branche Rouge d'Irlande pour permettre à ses membres qui le désirent de suivre la voie initiatique de la classe guerrière. Cette voie d'élite nécessite un parcours préparatoire conséquent. Aussi l'entrée en chevalerie ne s'adressera qu'aux membres de l'Esprit des Forêts ayant atteint le grade de Nautonier. Les candidats devront en faire la demande expressive au commandeur du Faslairt (Camp en gaélique). Le postulant devra présenter devant une commission ad-hoc de membres de la Branche Rouge, un exposé sur sa vision de la chevalerie initiatique incluant ses motivations. En cas d'avis favorable de la commission, il sera proposé à l'initiation et sera reçu en tant qu'Homme d'Armes. Au bout d"un an de service probatoire, l'Homme d'Armes pourra ambitionner de devenir Ecuyer. Il devra alors se consacrer à l'étude des vertus chevaleresques: prouesse, noblesse et charité ainsi qu'à une initiation à l'héraldique. L'étude de cette dernière devra lui permettre, sous la direction du Roi d'Armes du Faslairt, d'établir son blason, image de l'âme du chevalier qu'il devra présenter en vue de sa cérémonie d'Armement. Il va de soi qu'une connaissance de l'Odyssée de la Branche Rouge ainsi que de la Matière de Bretagne nourriront idéalement l'imaginaire du candidat à l'initiation chevaleresque. Sans attendre, les postulants éventuels peuvent commencer par cette entrée afin de bâtir leur exposé necessaire à leur admission. L'initiation guerrière s'adresse autant aux femmes qu'aux hommes. |
Le Cycle d’Ulster, aussi appelé Cycle de la Branche Rouge est le nom d'un récit appartenant à la littérature irlandaise du Moyen Age. La Branche Rouge est le nom donné à une aile du château réservée à l'élite guerrière de chevaliers. Ils y sont traités avec égards en récompense des services rendus à la nation et en attente de leurs prochaines missions. Ce lieu préfigure sur terre le "banquet" paradisiaque qui accueillera les guerriers après leur trépas. Cúchulainn (le "Chien de Culainn » est le prototype du héros et l'un des personnages les plus importants de la mythologie celtique irlandaise, c'est un quasi-dieu. Sa force physique, ses pouvoirs magiques et ses soutiens divins en font un homme extraordinaire, capable de tout. Cúchulainn apparaît dans 76 récits, tantôt complémentaires, tantôt contradictoires. Son épopée est liée au règne des Tuatha De Dannan, la tribu originelle des Celtes. Dans le livre ci-contre, Roger Chauviré nous offre sa traduction en langue française de ce récit mythologique irlandais. "C'est dans un monde étrange, reculé et primitif que vous convie cette histoire. Un univers empreint de bruit et de fureur, régi par la règle stricte des lois tribales, où tout n'est que titanesques combats, furieuses courses de chars et merveilleux banquets... Il y plane la présence du héros plein d'ardeur guerrière, sujet aux métamorphoses fantastiques et que seuls peuvent arrêter les interdits magiques. Dans le Cycle de la Branche Rouge, ce héros mythique, c'est Cûchulainn, le fils du dieu Lug et le champion d'Ulster. Son destin unique le conduira à une existence sacrificielle et hors du commun. À l'instar du "Cycle de Finn" ou de la "Légende du roi Arthur", le "Cycle de la Branche Rouge", entre proto fantasy et ethnographie littéraire, appartient aux grands mythes du monde celtique, fondateurs de notre civilisation et sources d'inspiration pour nombre d'écrivains, de Lovecraft à Tolkien, en passant par R. E. Howard..." (4ème de couverture). La Branche Rouge peut s'apparenter à La Table Ronde du Roi Arthur. Ces textes nous décrivent la civilisation préchrétienne de l'âge du fer déformée par le prisme de ses rédacteurs, qui étaient des clercs. Mais sous le vernis chrétien, on retrouve le substrat celtique et la confirmation des témoignages de leurs contemporains. On voit une société guerrière, sous le contrôle de la classe sacerdotale des druides et des bardes. L’héroïsme du guerrier est mis en avant : le combat singulier sur des gués ou à bord de chars se termine par la mort de l’ennemi, dont on tranche la tête pour s’en faire un trophée. Ce rituel a pour but d’exhiber sa bravoure aux dieux, car seuls les héros peuvent avoir accès au Sidh et à la Branche Rouge d'en-haut. L'Ordre maçonnique intitulé La Branche Rouge d'Irlande fait aussi référence à la caste guerrière de la Branche Rouge. Mais celle-ci utilise comme support rituel une autre période de l'histoire irlandaise, celle du Roi Brian Boru au Xème Siècle qui réussit, tel Vercingétorix en Gaule, a réunir sous son autorité toutes les tribus d'Irlande pour combattre les envahisseurs wikings. On y est reçu Homme d'Armes puis Ecuyer et enfin Chevalier. L'idéologie y est fortement marquée par l'union des chrétiens contre les païens. Image ci-contre: document personnel d'après photo de l'ouvrage de Roger Chauviré - Éditeur : Terresdebrume (5 juin 2019)
|
Emblèmes de l'Ordre de la Branche Rouge d'ERI
Bijoux de Chevalier de l'Ordre de la Branche Rouge d'ERI les deux images sont dans Franc-Magazine n°59 article de Pierre Moliier du 31 octobre 2017 repris par Mona Braz (druidesse) sur Youtube le 17 août 2020 voir lien direct ci-contre |
À l’origine, les thèmes symboliques de la franc-maçonnerie sont tirés des outils et légendes du métier de tailleur de pierre et de différents épisodes bibliques, au premier rang desquels la construction du Temple de Salomon. Mais, dès les années 1730, la Maçonnerie va enrichir son corpus d’éléments empruntés au vieux fonds de l’ésotérisme occidental : kabbale chrétienne, néoplatonisme, hermétisme, alchimie, etc. Cet apport va faire toute la trame des hauts grades. Il y a pourtant un sujet que l’on y cherche en vain. Alors que « les secrets des druides » avaient beaucoup intéressé les néoplatoniciens de la Renaissance – notamment en France –, le celtisme est remarquablement absent de la symbolique maçonnique. À une exception près : le très peu connu ordre d’Eri. La franc-maçonnerie moderne plonge ses racines profondes en Écossé et en Irlande. On peut donc s'interroger sur les éventuels liens que pourrait entretenir la symbolique maçonnique la plus ancienne avec la culture et l'imaginaire celtiques. C'est cette hypothèse qui a conduit le grand Georges Dumézil à devenir maçon en 1930. On raconte que le 21 septembre 1716, le philosophe et libre penseur irlandais John Toland se tenait sur Primrose Hill et exhortait les druides de toutes les îles britanniques à se réunir à l’Apple Tree Tavern à Londres “un an et un jour d’ici” pour former An Druidh Uileach Braithreachas , le bosquet mère de l’ancien ordre des druides., le 22 septembre 1717, Toland est élu chef de l’Ordre reconstitué. Toland, qui était franc-maçon, est resté chef druide jusqu’en 1722, date à laquelle l’antiquaire, archéologue et franc-maçon William Stukeley a pris la relève jusqu’en 1765. Il y a une certaine controverse sur la chronologie de l’Ordre des Druides, avec certains historiens, notamment Ronald Hutton qui déclare que l’Ordre des Druides dans sa forme actuelle a commencé vers 1909 ou 1912 lorsque George Watson MacGregor Reid (1862-1946) a créé le groupe. Quelle que soit la légende, il est intéressant de voir le lien possible (si faux soit-il) entre la franc-maçonnerie et le druidisme – notez le lieu et l’année particuliers que Toland a choisis pour la réunion (la Apple Tree Tavern) et l’année 1717. L’Ancien Ordre des Druides est une organisation fraternelle fondée à Londres en 1781, qui vise à promouvoir la bienveillance, l’amitié et la fraternité entre ses membres. L’AOD était structurée de la même manière que la franc-maçonnerie et s’inspirait d’un éventail de traditions diverses, y compris les anciens druides et les Templiers. Les thèmes druidiques ont considérablement influencé les rituels, les costumes et l’organisation de l’AOD. Par exemple, ils ont reconnu les solstices d’été et d’hiver et l’équinoxe d’automne comme des dates clés pour divers événements. Ils organisaient des cérémonies au sein de cercles de pierre comme Stonehenge et créaient une hiérarchie, qui reflétait l’ancien système de caste druidique. La Societas Rosicruciana in Anglia est une société maçonnique fondée en 1866 avec des liens étroits avec le druidisme. Il incorpore des symboles cryptiques, des rituels allégoriques et une sagesse ancienne issue d’un éventail de traditions ésotériques, notamment l’hermétisme, le gnosticisme, la Kabbale, l’alchimie et le druidisme. Le SRIA s’est inspiré des thèmes druidiques du secret, de l’initiation et de la poursuite de la connaissance. Le lien de la SRIA avec le druidisme est encore illustré par son affiliation à l’Ordre ancien et archéologique des druides (AAOD). En 1874, un membre fondateur de la SRIA, Robert Wentworth Little, rassembla d’autres membres intéressés de la maçonnerie et fonda une société druidique qu’il appela l’Ordre ancien et archéologique des druides (AAOD). Bien que de nombreux maçons faisaient partie de l’ordre, il n’y avait aucune obligation d’être un franc-maçon pour rejoindre. L’Ordre Ancien et Archéologique des Druides (AAOD) a continué et en 1966, a été fusionné avec l’Ordre Littéraire et Archéologique des Druides (LAOD) . Différences entre franc-maçonnerie et druidisme Bien qu’il existe de nombreuses similitudes et connexions entre la franc-maçonnerie et le druidisme, il est crucial de reconnaître leurs différences marquées.
Rapprochement ou simple inspiration ? Bien que les liens entre la franc-maçonnerie et le druidisme soient fascinants, il est essentiel de reconnaître que ces liens n’impliquent pas que la franc-maçonnerie est une continuation des anciennes traditions druidiques. Au lieu de cela, les organisations qui ont émergé du mélange de ces thèmes devraient être perçues comme des entités distinctes, distinctes à la fois de la franc-maçonnerie et du druidisme, s’inspirant des deux, mais pas complètement assimilées à l’un ou à l’autre. Pour conclure, les liens « franc-maçonnerie et druidisme » remontent principalement aux XVIIIe et XIXe siècles lorsque les francs-maçons s’intéressent aux thèmes druidiques. Bien qu’ils partagent certaines similitudes et certains aspects, tels que le symbolisme, les rituels, les enseignements moraux et les nuances philosophiques, leurs antécédents historiques et leurs philosophies fondamentales sont intrinsèquement différents. Les organisations qui incluent à la fois des influences maçonniques et druidiques doivent être considérées comme des entités inspirées séparément plutôt que comme une continuation directe de l’ancienne tradition druidique. Sources: : L’Ordre des Druides : http://thedruidorder.org/index.html Pierre Mollier : https://www.fm-mag.fr/article/tradition/une-maconnerie-celtique-lordre-deri-1634 |