Les rites forestiers.

L'esprit des forêts - la forêt de Chaux - les vieux métiers

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Lancelot - image domaine public

 Le parcours initiatique de la Branche Rouge

 En cohérence avec la tradition celtique véhiculée au sein des rites forestiers, l'association l'Esprit des Forêts a retenu l'ordre chevaleresque de la Branche Rouge d'Irlande pour permettre à ses membres qui le désirent de suivre la voie initiatique de la classe guerrière. Cette voie d'élite nécessite un parcours préparatoire conséquent. Aussi l'entrée en chevalerie ne s'adressera qu'aux membres de l'Esprit des Forêts ayant atteint le grade de Nautonier. Les candidats devront en faire la demande expressive au commandeur du Faslairt (Camp en gaélique). Le postulant devra présenter devant une commission ad-hoc de membres de la Branche Rouge, un exposé sur sa vision de la chevalerie initiatique incluant ses motivations. En cas d'avis favorable de la commission, il sera proposé à l'initiation et sera reçu en tant qu'Homme d'Armes. Au bout d"un an de service probatoire, l'Homme d'Armes pourra ambitionner de devenir Ecuyer. Il devra alors se consacrer à l'étude des vertus chevaleresques: prouesse, noblesse et charité ainsi qu'à une initiation à l'héraldique. L'étude de cette dernière devra lui permettre, sous la direction du Roi d'Armes du Faslairt, d'établir son blason, image de l'âme du chevalier qu'il devra présenter en vue de sa cérémonie d'Armement. Il va de soi qu'une connaissance de l'Odyssée de la Branche Rouge ainsi que de la Matière de Bretagne nourriront idéalement l'imaginaire du candidat à l'initiation chevaleresque. Sans attendre, les postulants éventuels peuvent commencer par cette entrée afin de bâtir leur exposé necessaire à leur admission. L'initiation guerrière s'adresse autant aux femmes qu'aux hommes. 

 

 La Quête des Chevaliers et Dames de la Table Ronde

Passé Premier Chevalier International de l'Ordre des Chevaliers et Dames de la Table Ronde de la cour du Roi Arthur, Georges BERTIN a introduit l'Ordre en France en 1984 après y avoir adhéré en Grande-Bretagne dès1969. Il a succédé au Grand Maître Wessex, (Cambridge) restaurateur de l’ordre en 1945, lui-même héritier du fondateur de l’Ordre à Tintagel, Thomas Frederick Glasscock, en 1923, lequel avait reçu le flambeau d’un membre de l’Ordre refondé par un descendant des rois Tudor, comme on le verra plus tard.  Adonné depuis plus de 40 ans, aux études arthuriennes, à leurs réceptions et à la transmission de leurs symboles tant ils sont, pour lui un prodigieux réservoir de spiritualité aux sources mêmes de notre civilisation et de nos littératures romanesques, Georges Bertin a  tenté, dans cet essai, d’en partager les arcanes. Il est un chercheur en sociologie, socio- anthropologie, docteur en sciences de l'éducation, habilité à diriger des recherches en sociologie. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur les mythes arthuriens.

 

 

 

 Conférence de présentation de l'OITR

Ordre International de la Table Ronde. Cet Ordre se donne pour but de donner accès à la dimention initiatique de la "Matière de Bretagne", c'est à dire l'ensemble des mythes et symboles véhiculés par la littérature arthurienne. "l'Ordre est ouvert aux homme et aux femmes majeurs qui acceptent de pratiquer les uns vis à vis des autres une solidarité active. Ni société secrète, ni confrérie folklorique, l'Orde tente, sur la base de l'étude et de la pratique de la symbolique des Romans de la Table Ronde, d'apporter leur pierre à l'édifice d'une humanité plus fraternelle, à la cause de la paix et de la compréhension universelle" selon Georges BERTIN (1948-2022) passé Grand Maître.

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 Le Roi Arthur: biographie actualisée.

Nul ne peut encore se prononcer sur l'existence authentique du fameux Roi Arthur. Il y a un bien de repéré un vague "roi des Bretons" (plutôt un Duc d'ailleurs), au Vème siècle de notre ère, juste après le départ des Romains de l'Ile de Bretagne, quelques années avant la chute de l'Empire sous les coups de boutoir de nouveaux envahisseurs. Ce chef breton tente de s'opposer aux Angles, aux Saxons et aux Jutes venus du nord de la Germanie. La suite de l'histoire montrera que c'est en vain. On parle toujours aujourd'hui d'Anglo-Saxons, un peu moins des Bretons et des Celtes. Alban Gautier dans son ouvrage "Le Roi Arthur, figure historique ou légendaire" fait le point sur les traces historiques de ce personnage mythique.On verra l'utilisation qui en sera faite dans un contexte politique nouveau, notamment celui des rois Plantagenêt jusqu'à devenir l'un des plus grand mythe d'Occident. Le livre d'Alban Gautier est édité aux PUF (février 2019), il existe une version audio (image ci-contre) réalisée par Frémeaux&Associés. Alban Gautier est professeur agrégé et docteur en histoire médiévale à l'Université de Caen. Ses travaux portent sur l'histoire de la Grande-Bretagne et de l'Europe du Nord dans les premiers siècles du Moyen Age. Il s'agit là d'une excellente introduction à l'univers arthurien avant de se risquer à entrer dans les méandres aux contours flous d'un mythe aux ramifications tentaculaires et déroutantes. 

 

 

 Une chevalerie païenne

La Branche Rouge était chez les Celtes, la voie guerrière, la voie chevaleresque, à côté de la voie sacerdotale des druides et de la voie artisanale des maîtres des métiers. A quoi peut-il servir de faire renaître la Branche Rouge aujourd'hui ? L'actuelle survivance para-maçonnique  nommée "Red Branch of Eri", très présente aux Etats Unis, a pour vocation originelle de proclamer avec nostalgie la gloire de l'ancienne Irlande. Il en est de même de l'Ordre des Clans pour l'Ecosse. Toutefois nous ne sommes pas des Irlandais et même si nous avons des sympathies pour cet autre pays celte, nous ne voyons pas trop l'intérêt de parodier cette noble institution qui convient tout à fait aux Irlandais de souche et de coeur. Nous en retirerons donc principalement l'apport initiatique dans son aspect  transversal, voire universel; le reste n'étant que folklore tout agréable qu'il fut. "L'habit ne fait pas le moine" et il ne suffit pas de se déguiser en druide ou en chevalier pour en recouvrer les vertus. Ce qui caractérise le paganisme c'est qu'il est une religion "du réel", du monde tel qu'il est et non pas tel qu'on nous le raconte. Méditons ce bel aphorisme: "La religion, c'est de croire en l'expérience de quelqu'un d'autre, la spiritualité, c'est de vivre sa propre expérience". Loin de renvoyer le paganisme à de l'animisme, du totémisme, ou du fétichisme, celui-ci  est surtout une spiritualité immédiate, sans intermédiaire, au contact de la nature, de ses lois physiques et biologiques, même si en l'absence de conceptualisation il nomme les forces vitales par des métaphores imaginaires: fées, dragons, animaux, esprits, panthéisme... Le premier travail consiste à se démarquer de l'enculturation de doctrines qui ne sont pas les nôtres. Elles viennent d'Orient, du désert et non de la forêt,  et de plus on introduit entre nous et le monde un "livre", une vision partisane, arbitraire, qui nous soustrait au réel, à ce que nous avons sous les yeux: le monde, la nature, la vie... La première étape consiste donc à retirer le bandeau que nous avons sur les yeux, comme cela est également proposé dans d'autres structures initiatiques. Mais pas pour le remettre immédiatement, ça n'aurait servi à rien, ni à en mettre un autre. La première étape du chevalier, quand il se met en marche, et celle du doute. Parmi tout ce qui m'est proposé est-ce que celà est vrai ? Pouvez-vous être absolument certain que ce soit vrai ? Que se passe-t'il en vous quand vous croyez à cette pensée ? Que seriez-vous sans cette pensée ? Nous sommes tous, nous avons tous été "domestiqués" par des pensées, des croyances qui ne sont que des constructions, des forgeries que l'on plaque sur le monde. Le message est bien  sûr analogue à "l'Allégorie de la Caverne" de Platon. "Tout sujet, (toute personne),  se reconnaît à l'histoire qu'il se raconte à lui-même" constatait également Paul Ricoeur. Le chevalier de la Branche Rouge se doit de déboulonner les idoles comme Don Quichotte pourfendait les moulins à vent (on ne saurait si bien dire) pour revenir au  réel: le monde tel qu'il est, la nature, la vie ... qui sont les vraies valeurs. Le reste n'étant que mensonge. Le combat du chevalier est donc intérieur afin de distinguer ce qui est de ce qui n'est pas. Déjà dans cet article nous mentionons quelques outils utilisés par nos prédécesseurs. Nous y reviendrons en détail dans des articles suivants. Toutefois il apparaît évident que pour devenir un authentique druide du XXIème siècle, si l'on veut autre chose que singer nos ancêtres, il convient d'effectuer ce retour au paganisme. C'était le désir absolu de  John Toland, fondateur du Druid Order et premier Grand Druide, qualifié de "libre-penseur" par l'évêque Berkeley, traducteur de Giordano Bruno et disciple de Spinoza à qui l'on doit le fameux "deus sive natura" "Dieu, c'est la Nature".

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