Les rites forestiers.

L'esprit des forêts - la forêt de Chaux - les vieux métiers

MARIAGEDRUIDIQUE200.jpgCORNEMUSEUR.jpgFENETRE.jpgCLEDEVOUTE.jpgFONTAINE.jpgFEU.jpgCHENE1.jpgEMPREINTE.jpgVOUIVRE.jpgDRUIDESSE.jpgDRUIDE5.jpgLIENS.jpgGrotte.jpgCROIX.jpgCORNE.jpg

Les Druides

Impossible de partir en quête des traditions forestières sans rencontrer les druides. Sans doute faudrait-il encore remonter plus loin, aux hommes des mégalithes mais celà devient trop aléatoire. Déjà pour les Celtes l'histoire est compliquée et les controverses nombreuses. Disons que confronté à la nature et à ses phénomènes, aux préoccupations existentielles, la psyché humaine en est toujours impactée de semblable façon et que les leçons des anciens peuvent encore nous être utiles.

La première prise de conscience de notre univers celtique est la toponymie. Les noms des sites naturels, rivières, montagnes, forêts, etc, renvoient fréquemment à des noms celtiques. Puis le nom des lieux habités, villes et villages, lieux particuliers. Bien sûr tout n'est pas totalement transparent, translitéré du gaulois au français Vesontio devient Besançon, Divio devient Dijon.  Les lieux celtes sacrés sont christianisés: sources, grottes, chênes, mais même l'hagiographie du Saint qui y sera associé n'évacue pas le sens premier.

Il nous reste également tout un imaginaire mythologique qui bien sûr s'est vu recouvert au fil du temps de strates complémentaires, chrétiennes majoritairement. Chacun connait Arthur, Merlin et Lancelot. Ce qu'on appelle la matière de Bretagne, mais qui recouvrait l'ensemble de l'occident médiéval. L'un de ses auteurs Robert de Boron est un franc-comtois né à Boron près de Belfort. C'est d'ailleurs lui qui christianisera fortement la geste arthurienne en faisant du Graal une relique chrétienne: le Saint Calice. 

Beaucoup de nos contes et légendes ont un fond païen pas toujours bien christianisé, sinon il ne faut pas grand chose pour gratter le vernis: les vouivres, les dames blanches, le "dialogue" avec les arbres ou les animaux abondent en Franche-Comté. Un univers pas si enfantin qu'il en a l'air.

Enfin, en ces temps de planète "en surchauffe", pour ne pas dire en péril imminent, il est plus qu'urgent de préserver le peu de nature qu'il nous reste, de tourner notre regard vers "Mère Nature", de se souvenir de nos origines, de préserver notre source de vie, voire de lui dire adieu en regardant avec désolation ce que nous en avons fait et ce que nous laissons à nos enfants. Au-delà de l'urgence biologique il y a aussi l'urgence psychique que certains d'entre-nous peuvent ressentir et  le recours aux forêts apparaître comme une nécessité pour se retrouver, respirer, sentir, écouter,...

C'est à travers nos rencontres en forêts, de  l'apport de scientifiques et de professionnels par le biais de conférences et de visites, par la pratique des  rituels des confréries des vieux métiers de la forêt empreints de traces celtiques, que nous tournons notre regard vers ce que Courbet à symbolisé en peinture dans son tableau  "l'Origine du Monde" où passée la surprise certains y verront la forêt, la grotte, la matrice de toute vie.

 photo de l'auteur

 

 Conférence du druide AROUEZ

Nous avons eu l'immense honneur d'accueillir AROUEZ, le passé Grand Druide de la Kredenn Geltiek ("Croyance Celtique") qui a accepté généreusement de nous gratifier d'une conférence de présentation en 4 points: la tri-fonctionnalité, le sacré, le processus initiatique, les druides aujourd'hui. Il nous fera parvenir une synthése de son intervention qui sera publiée sur ce site. Je reprendrai juste ici quelques projections d'après le dernier point: " le druidisme aujourd'hui". Arouez identifie 3 grands courants:

- le courant culturel: très présent au Pays de Galles, s'affaire à conserver les traditions celtiques. Importance de la langue, des traces écrites, de la musique, etc. C'est ce courant qui fut à l'origine du réveil de la 1ère Gorsedd (assemblée) des bardes de l'Île de Bretagne par Iolo Morganwg en 1792. Elle vise également à recouvrer et transmettre les pratiques des druides anciens. Cette tradition fut transmise en France par filiation de celle-ci en 1900 et selon le même modèle. Notre  fondateur (rites forestiers) Gwenc'hlan Le Scouëzec en fut le Grand Druide de 1980 à 2008.

- le courant mutuel: avant l'établissement des sociétés et mutuelles d'assurance commerciales d'aujourd'hui, les communautés anciennes  s'orgnisaient en leur sein afin de secourir la veuve et l'orphelin. C'est ce qui est toujours nommé dans les loges maçonniques " Le Tronc de la Veuve ".  Le second courant druidique, celui du Maître Charpentier Henry Hurle à Londres en 1781, bien que s'inspirant des pratiques druidiques (selon la conception anglaise du 18ème siècle, c'est à dire avec bon nombres d'erreurs historiques * ) s'affaire principalement à collecter des fonds auprès de ses membres afin d'aider les famillse en détresse et les oeuvres de charité. * Henry Hurle fait remonter son druidisme au Déluge et les druides sont les descendants de Noé. Il faut noter que Hurle est charpentier de profession et que les mystères attachés à son métier reposent sur la construction de l'Arche de Noé. Cette tradition nous sera transmise par le rite des Nautoniers.

- le courant ésotérique (le plus répandu en France): hormis la Gorsedd de Bretagne quant aux  "arts celtiques", les deux points ci-dessus ne sont pas les plus développés en France. En revanche il existe pléthore de courants druidiques à vocation ésotérique. Il y en a pour tous les goûts et chacun devrait pouvoir trouver son chemin... avec un peu de chance. Toutefois nous pouvons ensemble essayer de définir un certain cadre afin de ne pas errer dans un dédale aventureux. Si l'archéologie, l'histoire, la philogie,... fournissent au fur et à mesure de leurs découvertes des éléments fondamentaux permettant une meilleure appréciation du druidisme, l'espace restant lacunaire ne parviendra pas à combler pleinement un bersoin de spiritualié dédouané des religions dites révéles ou "du Livre". La Kredenn Geltiek appartient à la confédération des religions dites "natives". Cette dernière a pour but de coordonner les dynamiques païennes de l'espace européen et d'adhérer au Congrès mondial des religions ethniques.Il s'agit de rechercher et recouvrer les pratiques religieuses païennes ("du pays, du paysage où l'on vit "). . La pratique des rites forestiers traditionnels, la compréhension de la Nature: biologique, historique, mythologique, symbolique ... sont les voies que nous privilégions en quête d'une spiritualié originelle, soucieuse de notre environnement.

La conférence fut suivie d'un "banquet" gaulois chaleureux et l'après-midi d'une visite guidée sur notre fétiche Sentier des Guêpiers (voir autre article qui lui est consacré sur ce site).  En plus des commentaires du guide habituel nos adhérents  purent bénéficier des apports édifiants du druide AROUEZ, notamment sur le chêne, le gui, les fontaines miraculeuses... 

Remerciements empréssés à AROUEZ pour sa présence et au temps précieux qu'il nous a consacré. Nous avons pu aprécier sa clarté, sa concision conformément au précepte de Boileau "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément". 

 

photos et documentation EDF

 

 

de Christine Koenigstein - éditions Le Courrier du Livre

(épuisé, voir les vendeurs d'occasion)

 Le Qi-Gong des arbres.

D'aucun diront avec justesse que ce n'est pas du druidisme. Les racines du Qi-Gong sont millénaires et indissociables de la tradition taoiste. Cette dernière étant un paganimse pur faisant abondamment référence à la nature, aux plantes, aux animaux, etc.  C'est en ce sens  qu'il peut être intéressant afin de nous enseigner comment  d'autre "paîens" exprimaient leur relation à la Nature. Il est également à noter que druidisme et taoisme sont issus directement du chamanisme considéré comme la première religion de l'humanité. J'avoure que je suis assez perplex quand j'assiste à des rituels "soi-disant" druidiques dans la plupart des Clairières visitées.  Pour le dire autrement, je ne le sens pas, "ça ne le fait pas !" . Autant on appréciera la mise en oeuvre d'un rituel collectif bien ordonné, exécuté avec sérieux,  avec la présence de  symboles celtiques appropriés (comme procède la Franc-maçonnerie ou la Charbonnerie). Cependant le rapport à la Nature (notre déesse/dieu) ne sera que faiblement réalisé. Une pratique même sommaire du Qi-Gong me paraît bien plus puissante et en celà peut s'apparenter à une des formes qu'auraient pu prendre le druidisme pour entrer en contact avec la Nature. Loin de n'être qu'une gymnastique, le Qi-Gong offre des postures dynamiques permettant de vibrer avec son environnement et d'entrer en résonnance avec les éléments, les animaux, le cosmos, etc. De plus c'est une thérapie et devient alors l'un des arts du Vate. Le druidisme"livresque" n'a rien a proposer en ce domaine, certaine Clairière vont rechercher les chakras de l'Inde, l'alchimie, la kabale hébraïque ? ? ?  Ceci montre bien le vide existant. Le Qi Gong au moins s'apparente au paganisme et ne va pas se fourvoyer à nouveau  dans les "religions du Livre" . Il permet d'entrer en relation immédiate avec la Nature. 

En ce qui nous concerne, à l'Esprit-des-Forêts, nous ne savons qu'une chose," c'est que nous ne savons rien ! ", Nous avançons avec prudence sans mettre tous nos oeufs dans le même panier. Et comme l'indique notre appellation, nous sommes "en quête de l'esprit ". 

Selon notre filiation nous sommes héritiers des Rites Forestiers dont les traces sont abondantes dans nos archives franc-comtoises. Ces Rites Forestiers dont le Grand Druide Gwenc'hlan Le Scouëzec a dit qu'ils véhiculaient les traces les plus probantes des rites celtiques à notre disposition. Ce socle des Rites Forestiers est notre première masse de granit, le rocher dans lequel est planté notre épée.

La quête du savoir que l'on pourra qualifier de "pratique bardique" fonctionne comme une "école mutuelle". Nous partageons nos recherches et nous invitons des conférenciers. Ce site témoigne a minima du parcours déjà accompli en quelques années. Ceci constitue notre seconde masse de granit.

Enfin la pratique du Qi Gong, dans sa quête d'une forme druidique à construire, dégagée de sa gangue orientale, peut nous permettre  de compléter la pratique rituelle collective des Rites Forestiers, la cumulation du savoir "livresque" des lectures, des bûches et des conférences par une pratique rituelle personnelle, individuelle, énergétique et thérapeutique. . Comprenons-nous bien, il ne s'agit pas de plaquer du Qi Gong sur notre druidisme, mais par le biais du Qi Gong de construire et comprendre notre relation à la Nature.

 

 

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Image: Création à usage pédagigique réalisée par Alyssa Catuaria Auber diffusée sur Facebook , groupe: " Druides, philosophes d'hier, d'aujourd'hui et de demain "

Quel druide êtes-vous ?

Cette image en propose 8 versions qui sont largement diffusées. Pourtant, si on en croit les éminents spécialistes universitaires  Christian Guyonvarc'h et Françoise Leroux, il est difficile voire quasi impossible de retrouver la vision originale du druide. A côté des "gourous" en mal de reconnaissance qui vous diront "moi je sais ! " il convient plutôt de tenter de  "rassembler ce qui est épars" et d'être "intelligent" ce qui étymologiquement signifie "faire des liens". Chacune de ces 8 visions du druide sont probablement trés éloignée de l'originale mais contiennent une part plus ou moins grande de vérité.

1) La vision des archéologues, toujours changeante au gré des dernières découvertes est inévitablement incontournable. Il est donc nécessaire de se tenir au couranr afin de ne pas délirer. Nous conseillerons entre-autre les ouvrages de Jean-Louis Brunaux et la visite de sites archéologiques: Bibracte, Alésia, 

2) La vision descriptive, littéraire, écrite par les auteurs comtemporains des druides telle César dans la Guerre des Gaules ou Cicéron. Souvent le regard de vainqueurs jugeant des "barbares", mais malgré cela des informations interessantes échappent aux censeurs.

3) La vision "chrétienne" faisant des druides des monstres (les sacrifices humains) afin de supplanter l'ancienne religion. Comme si les chrétiens n'avaient pas eux non plus  sacrifier des humains pour imposer leur croyance. 

4) La vision des Bretons romantiques. Muée par le besoin de retrouver des racines, une identité, successive au mythe du "bon sauvage"  imposée par Rousseau. Il y a un idéal du druide angélisé, nostalgie d'un paradis perdu. On se retrouve pour "jouer au druide" dans de pseudo-confréries reconstituées (cf. franc-maçonnerie).  

5) La vision de scénaristes plus ou moins inspirés. L'image proposée ici est tirée de la série "Britannia". Pour les besoins d'une intrigue, les personages sont plus ou moins sympathiques. Il en fut de même pour les westerns, parfois les méchants peaux-rouges et parfois les merveilleux indiens. Les druides en tant que caste dominante ont sans aucun doute eu leurs partisans et leurs détracteurs.

6) La vision de la célèbre BD. Très décriée par les historiens mais quel talent des deux auteurs Uderzo et Goscinny, jamais égalé ! Cette BD est apparue au lendemain de la deuxième guerre mondiale pour redonner une "fierté" à la France. C'est une mission similaire à celle assignée aux supers-héros américains de type Marvel. De ce point de vu c'est gagné ! Tout le monde a une image positive de la Gaule et s'indentifie aux personnages. Le succès des films le confirme. N'en déplaise aux précédentes visions, "l'esprit gaulois" est là. Plein d'erreurs, plein d'arrangements avec l'histoire mais la figure du druide Panoramix: le sage, le savant, le vénérable est indestructible et traverse le temps... Donc il y a peut-être plus de vérité dans Panoramix qu'on ne voudrait le reconnaître ...

7) L'héroic fantasy est un genre littéraire réveillé au XXe siècle mais latent dans les pays anglo-saxons.  On doit le vrai retour de cet univers grâce à Tolkien, le célèbre auteur du Seigneur des Anneaux. On parle aussi de "médiéval-fantastique". Il s'agit là du retour de l'imaginaire celtique à la surface et c'est un succès planétaire (en occident ?) tant notre inconscient en est imprégné. La série Game of Thrones en prolongera le filon sans oublier la saga Harry Potter. Voilà une manière bien agréable et aisée de se nourrir de l'esprit celtique jusqu'à ces formes les plus récentes. Gandalf nous propose une vision du druide toute aussi séduisante que  celle de Panoramix.

8) Enfin, huitième vision selon l'auteure du document présenté ci-dessus, Alyssa Catuaria Auber, sans prétendre épuiser le sujet, évoque la vision du druide dnas une série contemporaine à succès. Cette série ajoute à la vision du druide celle du Moyen Age, celle de la littérature celtique que l'on appelle La Matière de Bretagne (Arthur, la Quête du Graal, etc). Elle se répand dans l'imaginaire populaire sous la forme de Merlin dit l'Enchanteur. Je me souviens de manière indéfectible combien celle du dessin animé  de Walt Disney m'a marqué à jamais dès l'âge de huit ans. Plus tard d'autres viendront la compléter comme  celle du Merlin  de John Boorman dans son film Excalibur en (1981). 

Ainsi autant de visions du druide sont-elles à notre disposition. Sans doute que la nôtre participe un peu de toutes celles évoquées ci-dessus plus d'autres sources  selon notre chemin personnel. A chacun sa vision, à chacun sa représentation;  nous pouvons la partager avec qui veut bien. Certains tenteront de nous imposer la leur, ce qui vous l'aurez compris est impossible.

 

 

 OSTARA la fête de l'équinoxe de Printemps

Ostara est une fête païenne célébrée au moment de l'équinoxe de Printemps (c’est-à-dire aux alentours du 21 mars). Elle symbolise le renouveau de la vie et de la terre, après un hiver froid et dur, et le retour de la "belle saison" ou "saison claire" sous son visage de jeune fille et d'amante. Son équivalent germanique est Ostern et Easter chez les anglos-saxons. Elle trouve son origine dans la nuit des temps et tant son nom que sa symbolique ou son mythe peuvent directement s'apparenter à la Freya nordique, à la déesse mésopotamienne Ishtar/Astarté, Hator chez les égyptiens,  Aphrodite chez les grecs et Vénus chez les romains. déesse de l'amour, de la fertilité, de la naissance, du renouveau, de l'élan vital... Associée à la lune montante nous obtenons la date de Pâques des juifs et des chrétiens. La conjonction est nécessaire: le passage de la porte à l'équinoxe et l'énergie  de la 1ère lune associée. Ce qui fait que pâques ou Ostara n'est pas une date mais une période selon la manière où on parle du " temps de Pâques " comme du " temps de Noël ". En tant que paîens nous parlerons du " temps d'Ostara ". Là où les réligions du Livre chercheront dans leurs pages ce qui doit être fait à Pâques, le païen regarde "son livre", c'est à dire la Nature. Je me souviens de ce passage du film "Jérémiah Johnson" (1972 de Sydney Pollack avec Robert Redford) ou retiré volontaire dans les grands espaces du Colorado, Jérémiah demande à son compagnon "quel mois sommes nous ? " . et son compagnon cherche alentour des indices dans la nature. A coté du réveil de la belle endormie (Ostara/Freya/), trois symboles y sont universellement associés et si prégnants qu'ils ont résisté au christiannisme: les oeufs, le lapin et les cloches. Les oeufs évidemment sont symbole de renaissance et de vie nouvelle. Le lapin, symbole de fertilité et vigueur sexuelle passé dans le langage populaire (un chaud lapin) sort de son terrier (hibernation) et n'arrête pas de passer de la Terre à l'Air. Il court partout pour manifester cette nouvelle énerge. C'est de symbole du grand ménage de printemps, à faire dans sa maison et en soi-même. Débarrassons-nous des vieilles choses pour faire de la place aux nouvelles ! Enfin les cloches provoquent " l'Air "  (les sons) afin de réveiller la Nature comme le fait notre réveil le matin. Il y a de nombreuses activités favorisant Ostara qui en font une période excitante. Ci-joint quelques videos pour prolonger ces propos liminaires. Bon Ostara !

image ci-contre

 d'après site Silent Moon article écrit par Raven