Le mystère des hâches sacrées ?
5 000 ans avant notre ère, les grandes haches polies en pierre de jade jouaient un rôle social et religieux de première importance au sein de peuples pourtant géographiquement très éloignés les uns des autres. Ce ne sont pas des outils mais des "objets-signes" ou symboles, "sacras" ou "regalias" ? Religieux ou de pouvoir ? Aujourd'hui encore, dans certains villages de Papouasie Nouvelle-Guinée, on considère la hache en pierre de jade polie comme un bien particulièrement précieux. Une fascination dont on retrouve des traces sur différents sites archéologiques européens, où les jades issues du Massif du Mont Viso, dans les Alpes Italiennes, pouvaient, au fil des rencontres et des échanges, voyager jusqu'en Bretagne, au Danemark, en Grèce ou en Sicile. Une diffusion inégalée dans le domaine des échanges à cette époque. Dans cette video du CNRS de Pierre et Anne-Marie Pétrequin, (lien sur photo ci-joint), vous pourrez visionner «Jade, grandes haches alpines du Néolithique européen » à la découverte de sites préhistoriques européens illustrant l'aura dont bénéficiait la pierre de jade polie, symbole de richesse et d'immortalité. En parallèle, se dessine un historique des découvertes archéologiques et des techniques employées par les chercheurs pour reconstituer l'histoire de la hache alpine dans l'Europe des Ve et IVe siècles avant J.C. La carte en dessous illustre la diffusion de cet objet symbolique à partir du nord de l'Italie, carrières néolithiques situées au pied du Mont Viso. La plupart de ces grandes haches ont été découvertes par hasard, hors contexte archéologique, hors des villages et des activités quotidiennes, et même hors des sépultures et du monde des morts (à l’exception notable du Golfe du Morbihan). On a donc regroupé ces grandes haches dans la catégorie des objets de prestige, de parade et de cérémonie, avec un rôle assez vague et surtout en contradiction avec l’hypothèse de sociétés néolithiques faiblement inégalitaires. Il en va tout autrement aujourd’hui. On considère que ces lames polies hors du commun, à la fois par leur matière première précieuse exotique et leurs dimensions inusuelles, étaient des signes sociaux rares, inspirés de l’outil emblématique du Néolithique pour ouvrir la forêt et manipulés par les élites dans un contexte de fortes inégalités sociales.
D'après site "Néolithique blog" en cliquant sur la photo ci-dessous
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documents CNRS, Pierre et Anne-Marie Pétrequin, , 2019
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