Prenez le chemin de la forêt pour une "promenade médicinale". Il va de soi que la marche était pratiquée par nos anciens druides. Sous quelle forme ? Là encore nous pouvons nous en approcher en nous inspirant des rituels chamaniques. Les bienfaits de la marche en tant qu'activité physique globale ne sont plus à démontrer. La forêt est un sanctuaire. Elle est le "domaine des dieux". Nous pouvons être étonnés de voir à quel point les cathédrales gothiques s'apparentent à une reconstruction de la forêt au coeur des villes ?. Avant de démarrer votre promenade, présentez-vous à la Nature et demandez à recevoir des réponses ou des éclaircissements à vos préoccupations. Ainsi la promenade est une prière. La relation première à la Nature est l'écoute ou plus globalement la réceptivité. Cette définition pourrait à elle seule décrire ce qu'est le chamanisme. Mettez en oeuvre vos cinq sens qui sont nos médiateurs et goûter votre promenade en oeonologue en sollicitant la vue, l'ouie, l'odorat, le goût, le toucher... Ne pas oublier que le nombre 5 est sacré chez les Celtes et nous en tenons là une des principales raisons: nos cinq sens comme canaux de la réceptivité. On le retrouve vénéré au coeur de la pomme dont la disposition des pépins forme une étoile à cinq branches. Pour les Celtes, le pommier est l'arbre de la perfection, le lien d'amour qui unit l'homme et la nature, le ciel et la terre, le chemin vers l'Ile d'Avalon, l'île des pommes ou de "l'éternelle jeunesse". Il est l'arbre sous lequel le druide Merlin enseigne. Ce 5 figure également sur l'oursin fossile si souvent présent dans les sépultures celtiques et qui témoigne du passage effectué vers Avalon. Il n'y a pas de meilleure solution pour profiter de la nature que la randonnée car elle permet de s'y 'immerger à son propre rythme et selon sa condition physique. "Peu, c'est mieux que rien" est une de nos devises favorites pas si anodine que cela. Le philosophe Vladimir Jankélévicth définit le courage comme "l'art de commencer". Commençons donc doucement même par un parcours réduit; la résistance et le plaisir augmenteront avec la pratique. Aller en forêt est donc un rituel de base pour le druide, c'est son sanctuaire, sa façon de prier. Il reste à en faire une promenade médicinale, une "medecine walk" comme disent les Sioux. Celà passe par profiter pleinement de cette immersion en faisant taire le mental (la "folle du logis" comme l'appelait le philosophe Alain) en se concentrant sur les actes conscients et la réceptivité des cinq sens. On pourra avec profit utiliser également ce qu'on appelle la technique de la marche afghane, qui consiste à inspirer sur trois pas, suivi d'un temps de rétention puis d'une expiration sur trois pas suivi encore d'un temps de rétention. c'est lors de ces temps de rétention, à la fin de l'inspir et de l'expir, que selon l'hésychasme (paix, silence) des moines orthodoxes, nous nous sentons le plus proche du divin. Cette marche ancestrale permet de se revitaliser sans se fatiguer. Elle se modifie quelque peu en fonction du relief, nous y reviendrons ou vous pouvez vous documenter par ailleurs. S'immerger en forêt sera aussi l'occasion de pratiquer d'autres rituels que nous présentons dans d'autres articles, mais la randonnée s'impose comme l'approche fondamentale du contact avec la Nature sacrée. |
image: oursin fossile source; https://fr.wikipedia.org/wiki/Licence_de_documentation_libre_GNU auteur: B. Nevez , 4 juillet 2010
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