Quand on pense aux métiers de la forêt, immédiatement bien sûr ce seront les bûcherons, les scieurs de long, les débardeurs/rouliers, les flotteurs de bois ou radeliers, les gardes-forestiers ou gardes-chasse, les charbonniers,... mais la forêt regorgeait de petits métiers secondaires ou compémentaires aujourd'hui oubliés. Les fendeurs se spécialisaient en merrandiers et en lattiers, et encore on trouvait les écorceurs fourbissant les tanneries, les bouchonniers les verreries et les "sangliers" les fromageries. Pour en savoir davantage je vous conseille "Petits métiers de la forêt" de la revue "NosAncêtres, Vie & Métiers", numéro spécial de la "Revue Française de Généalogie" dont le lien figure dans notre onglet "partenaires". J'attirerais votre attention sur un de ces petits métiers disparus: le chasseur de vipères. Un de nos Bons Cousins, garde forestier aujourd'hui en retraite, me disait qu'au début de sa carrière, il arrondissait ses fins de mois en apportant quelques pièces au pharmacien du secteur. Muni d'un bâton terminé par une petite fourche métallique, quand l'animal était repéré, il fallait le clouer au sol en le fixant avec la fourche, puis une fois immobilisé, le saisir de l'autre main juste derrière la tête. Le tout dans une cage et en route chez le pharmacien. Les chasseurs de vipères étaient toujours considérés comme un peu sorciers. Il fallait, paraît-il, faire des incantations "ancestrales" avant de saisir le reptile dont les paroles "obscures" nous sont parvenues: "ozi", "oza" "ozoa". Ainsi la vipère se laissait prendre sans résistance. Compte-tenu du danger de sa morsure, la vipère faisait l'objet d'une réputation légendaire monstrueuse afin de la laisser à distance. N'oublions pas que le serpent, depuis la Bible, est l'incarnation du mal et que chaque villageois pouvait observer la Vierge le fouler de son talon sur une sculpture de son église. Sans oublier, et particulièrement en Franche-Comté, les évocations de la "Vouivre", ce serpent légendaire, vestige de la mythologie celtique, femme-serpent, à la séduction irrésistible, possédant un trésor fabuleux pour l'audacieux qui saura lui ravir. Nous aurons l'occasion d'y revenir pleinement sur ce blog. Les propriétés du venin sont connus, mêmes empiriquement, depuis l'Antiquité. Le serpent est un symbole de la médecine et à travers l'iconographie de l'histoire pharmaceutique, les serpents apparaissent enroulés autour d'un bâton (le caducée) ou d'une coupe. Par ailleurs, le serpent par sa mue est symbole de régénération donc de guérison. |
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