Statue de Saint René tenant un sabot dans la main droite photo Wikipedia |
"Entre eux les sabotiers se traitent de cousins. c'est au reste une population à part qui naît, vit et meurt dans le bois; elle forme à sa manière une sorte d'aristocratie. Pour être "vrai" sabotier, il faur être fils de père et de mère, de grands-pères et de grand-mères sabotiers, autrement on n'est que sabotier bâtard. Quand un sabotier se marie, tous les "cousins" assistent à ses noces; mais chacun porte son dîner. La même chose se produit lors de leurs enterrements" page 15 du livret " Les Boisiers et les Sabotiers" in "Légendes et curiosités des Métiers" Paul Sébillot 1894 Selon la légende, le premier sabotier aurait été saint René. Cet évêque d’Angers se serait retiré dans la solitude de Sorrente en Italie, vers l’an 440, pour façonner des sabots. Au XVIIIe siècle, comme les charbonniers, les sabotiers vivaient en forêt et formaient un corps du compagnonnage. Au XIXème siècle, lorsque l’usage du sabot se généralisa, chaque village eut besoin de son propre sabotier et celui-ci s’installa alors dans le village. Un ouvrier consommait alors cinq à six paires de sabots par an et l’ouvrage ne manquait pas. Le travail était fait entièrement à la main. Pour faire des sabots le pin devait être coupé à la lune nouvelle pour être plus léger et résistant à l’usure. Le sabotier abattait et débitait lui-même son bois. Il s’agissait souvent du bouleau, parfois de l’aulne, du hêtre ou de l’acacia. Le sabot de "luxe" se fabriquait dans le noyer. Bien entendu, le chêne et le frêne étaient proscrits, car beaucoup trop pesants.Les personnes qui voulaient des sabots prenaient les mesures du pied avec "la brotte", ce morceau de bois servait à déterminer la pointure. Le bois trempait dans l’eau deux à trois jours avant d’être travaillé. Ceci permettait de l’attendrir pour pouvoir le façonner plus facilement. Le morceau de bois était dégrossi à l’aide d’une hache. Pour faire le talon le sabotier sciait puis entaillait le bois à l’aide de l’asseau ou herminette. Ensuite il perçait des trous à l’intérieur à l’aide de vrilles. La cuiller à sabot servait ensuite à faire rejoindre les trous. Le paroir servait à faire la finition Le sabot connaîtra une période faste jusqu’à la Grande Guerre. Jusqu’à la seconde guerre mondiale, le déclin commence à s’amorcer. En 1950, la généralisation de l’usage du tracteur pour lequel les bottes sont plus pratiques que les sabots, donnera le coup de grâce aux sabotiers.
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