Trouvé dans une salle des ventes à Besançon, un tableau du XIXe siècle sans équivoque aucune sur le thème représenté. Il s'agit d'une peinture illustrant parfaitement une partie du rituel de la cérémonie de réception d'un Bon Cousin Charbonnier; On y trouve en majesté sur un drap bleu, la couronne d'épines, les trois clous de la crucifixion et en dessous, disposés en croix de Saint André, la hache et "l'enchantillon" ou "échantillon",c'est à dire le morceau de bois d'environ 33 cm qui permettait de mesurer le travail accompli. Cet "enchantillon" est le vestige du bâton dont les "lépreux" se servaient pour désigner ce qu'il souhaitait acheter chez les commerçants. Le bois est connu depuis la nuit des temps comme ne transmettant pas les maladies. Cet "enchantillon" était porté autour du coup des charbonniers. Avec la hache, il en est l'attribut principal. On retrouve ces deux symboles entrelacés sculptés sur les tombres des Bons Cousins Charbonniers (voir autre article à ce sujet). Les quatre lettre I.N.R.I. sont présentent dans les rituels des cérémonies des charbonniers. Ainsi que les trois vertus théologales figurées sous la forme de l'acronyme F.E.C. pour Foi Espérance et Charité sur la plupart les brefs attestants des réceptions dans la confrérie ou société secrète. Ce symbolisme figure également dans les hauts-grades maçonniques. Il convient donc de ne pas en tirer une interprétation trop hâtive. Il y a plusieurs perspectives à considérer en commençant par l'expression proverbiale "avoir la foi du charbonnier" qui signifie avoir une foi immédiate sans prendre en considération les exégèses et dogmes religieux. Une sorte d'intuition chevillée au corps et à l'âme. L'acronyme I.N.R.I. ne renvoie pas seulement au titulus fixé au sommet de la croix sur le Golgotha et a fait l'objet de nombreux développements notamment alchimiques. L'approche du religieux n'est pas sectaire ches les Bons Cousins Charbonniers, bien que vicéralement républicains (ils l'ont largement prouvé), on ne retrouve pas dans les rituels le côté laïcard des loges maçonniques du XIXème siècle, mais on y sent des influences de la "confession du vicaire savoyard" de Rousseau et des idées Lamennais. On est proche d'une société idéale, de la nature et du "Bon Cousin Jésus" ? |