Les rites forestiers.

L'esprit des forêts - la forêt de Chaux - les vieux métiers

 

Relief des Dendrophores, découvert à Bordeaux en 1838 (Musée d’Aquitaine). Image source Wikipedia, licence CC sans modification.

Marble statue of Cybèle from Formia in Laziocirca 60 BCE. From the collection of the Ny Carlsberg Glypotek, Item number IN 480. Image source Wikipedia, licence CC sans modification.

 

Les Dendrophores, aux origines des Fendeurs

Un dendrophore, du latin dendrophorus directement issu du mot grec signifiant littéralement « porteur d’arbre », est dans l'Antiquité grecque et romaine une personne travaillant dans le domaine du bois : bûcheron, porteur de grumes, charpentier, menuisier, etc. Plus spécialement, le dendrophore est un officiant dans les cérémonies des cultes de Cybèle et d’Attis, chargé de porter le pin sacré représentant le corps d’Attis après sa mort. Attis, parèdre de Cybèle, qui est à la fois sa mère et son amante, fait l’objet de multiples légendes. Il est représenté sous les traits d’un jeune homme, souvent d’un berger. Cybèle s’éprend violemment de lui, mais il la dédaigne pour une autre. Furieuse, Cybèle le frappe de folie. Il s’enfuit dans la forêt et, saisissant une pierre tranchante, il s’émascule. De son sang coulant sur le sol naît le pin, toujours vert, symbole d’éternité. Calmée, Cybèle lui rend la vie. Dans les cérémonies en son honneur, chaque  mais aussi lors d’autres cérémonies comme les tauroboles, les dendrophores coupent un pin, l’enveloppent de bandelettes et le transportent comme s’il s’agissait d’un corps pour le faire entrer solennellement (cérémonie de l’arbor intrat) dans la ville. Suit une période de tristesse, de jeune et d’abstinence. Les prêtres, ou galles qui sont (du moins théoriquement) eunuques, se tailladent ou s’émasculent : c’est le , les sanguinalia ou « fêtes du sang ». Puis, après une nuit où on s’unit à la déesse comme Attis ressuscité, la joie revient. Les dendrophores intervenaient dans d’autres cultes. Le dieu Sylvain tenant une branche ou un tronc d’arbre, était aussi appelé dendrophoreEn même temps que leur activité religieuse, les dendrophores se constituent en « collèges », sorte d’association professionnelle. L’activité précise des dendrophores est mal connue, mais on peut penser que ce sont leurs compétences techniques qui leur ont valu ce rôle dans les célébrations religieuses. En retour, la religion confère à leur métier, au bas de l’échelle sociale, une certaine aura. Ils jouent aussi, grâce à leurs compétences en matière de construction, le rôle de pompiers pour lutter contre les incendies, en association avec les fabri (ouvriers du bâtiment) et les centonarii (ouvriers du textile). 

Les dendrophores sont mentionnés dans cent quarante inscriptions datées entre 79 et 288 de notre ère.

N.B. On notera que le nom des prêtres de Cybèle était nommé "galles" ? doit-on y voir un lien avec le mot celtique "galles" cf Pays de Galles ? Le rapport à la forêt peut-être une piste: Cybèle, déesse-mère, mère des dieux.

Article au contenu largement puisé dans l'article que WIKIPEDIA a consacré à ce sujet

Un collège, du latin "collegium" = confrérie, groupement. Nous avons là les premières mises en évidence de l'existence de groupements professionnels reconnus pour leurs compétences et pour leur capacité à s'autogérer. Ils étaient autonomes dans la transmission de leurs connaissances et leur contexte religieux en lien au métier. On y voit ici la place de Cybèle (Mère Nature) et Attis (l'arbre, le pin). Ce procédé christianisé se prolongera dans les confréries de métier médiévales puis le Compagnonnage.