Les rites forestiers.

L'esprit des forêts - la forêt de Chaux - les vieux métiers

bouquet d'hysope, source wikipedia.org, image sous licence https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/ sans modification, 

 L'hysope, une plante sacrée

Chacun sait que l'herboriste a précédé le pharmacien. Dans les temps les plus reculés, qui exerçait la médecine dans les campagnes reculées ? Auprès du petit peuple  des forêts ? Si les druides pratiquaient la médecine, que nous reste-t-il de leur science ? Rien qu'ils n'aient signé d'autant plus qu'ils refusaient l'écriture. Toutefois ne doutons pas qu'un savoir aussi précieux ait subsisté sous une forme ou une autre et ait traversé le temps. On le retrouvera dans les herboristeries des monastères, auprès des guérisseurs et guérisseuses des campagnes et des forêts. Au XIème Siècle, Hildegarde de Bingen, (1098-1179), abbesse bénédictine du couvent de Disibodenberg en Allemagne, est réputée entre autre pour ses connaissances en médecine. La médecine d'Hildegarde mêlait herboristerie, alimentation préventive, jeûne, prières et chants sacrés. Plus proche de nous, grâce à la  transmission de Maria Treben (1907-1991) dans son ouvrage: "La pharmacie du bon dieu" (toujours édité), nous pouvons approcher cette médecine populaire. Maria a rassemblé ses connaissances sur les "simples", c'est ainsi qu'on appelle les plantes ordinaires et communes aux vertus médicinales. Je ne suis pas Ovate (druide gaulois guérisseur), aussi arrêterai-je là ma présentation en attendant que d'autres, plus inspirés, prennent le relais au sein de la Clairière. Ce sera plutôt pour son symbolisme que je parlerai de l'hysope. En ce temps d'équinoxe de printemps, cette plante est à l'honneur.  L'espèce est citée plusieurs fois dans la Bible à l'occasion de la Pâque (Exode 12, 21-25): "Et vous prendrez un bouquet d'hysope et vous le tramperez dans le sang et vous aspergerez le linteau et les deux poteaux; et nul d'entre-vous ne sortira de sa maison jusqu'au matin". La plante est également présente au moment de la crucifixion où l'éponge de vinaigre aurait été fixée à une branche d'hysope (Jean 19, 28-30). On trouve l'hysope dans le rituel de la messe de l'Eglise catholique romaine où elle est utilsée pour asperger l'eau bénite lors des bénédictions, bien avant l'apparition du goupillon.  C'est également une plante très mellifère, elle nous  permet d'observer le bal des abeilles, les filles de la Lumière (Ab-El) affairées à produire le divin nectar entrant dans la composition de l'hydromel, le breuvage sacré. Ainsi l'hysope, plante sacrée, devra être employée comme instrument sacramentel dans l'aspersion de l'eau.