Avec l'aimable autorisation du magazine Druidéesse |
Les rites forestiers sont mixtes et toutes nos pratiques sont accessibles sans distinction tant aux femmes qu'aux hommes. Toutefois on ne peut que constater que les rituels que nous utilisons: charbonnier, fendeur, forgeron, nautonier, s'adressent davantage aux hommes qu'aux femmes. Il ne s'agit pourtant pas aujourd'hui de répondre aux éxigences physiques que demandait l'exercice de ces vieux métiers. Comme le dit une phrase de nos rituels bien présente depuis le XVIIIe siècle "Comme nous ne sommes pas des [artisans] opératifs ou [artisans] de métiers mais des [artisans] spéculatifs ou philosphiques, nous appliquons ces principes à notre conduite morale". Il est évident que l'intellect féminin n'est pas moins adapté à dégager les principes de ces antiques sagesses quel que soit le support utilisé. Traditionnellement la femme serait plus sensible aux rythmes de Mère Nature. Son cycle biologique s'apparente au cycle des saisons dont il est le miroir. Comme l'a si bien évoqué avec audace le "druide" Gustave Courbet en intitulant son dérangeant tableau "l'origine du monde". Compte tenu de ce qui vient d'être dit, Il est bien possible que la femme soit mieux qualifiée pour suivre la voie druitique dans la mesure où on ne va pas plaquer à nouveau un modèle patriarcal. Le travail est immense et il serait insensé de croire et de prétendre que nous pouvons tout tout seul. Ce n'est pas avec nos cinq réunions annuelles que nous allons transformer le monde, bien que la pratique collective soit indispensable à la transmission et l'assimilation du contenu des rituels. Je vous propose donc un compagnon de route qui pourra favoriser l'éclosion de nos sensibilités druidiques. Il s'agit du magazine Druidéesse. Ce magazine est une petite merveille tant par la qualité de sa réalisation que par les sujets traités appropriés à notre démarche. Un beau magazine qui permet de se reconnecter à la nature et à sa vraie nature. Le nom même de "druidéesse", mélange de "druidesse" et de "déesse" est à lui seul un projet initiatique. Rappelons que le druidisme est un monisme (un grand tout), que dieu n'est pas séparé de sa création mais ne fait qu'un avec elle, selon la sentance de Baruch Spinoza "deus sive natura" "dieu, c'est la nature et la nature c'est dieu". La druidesse, étymologiquement " la très sage" rejoint la déesse "la créatrice" en s'élevant vers Elle ou en La laissant descendre en soi selon le symbole bien connu du triangle ascendant rencontrant le triangle descendant.
La déesse mère celtique se nomme Dana. Immortalisée par la chanson "La tribu de Dana" du groupe Manau en 1998. Elle est la Grande Mère, la mère des dieux, de la nature et des hommes. Un équivalent de la Gaïa des mythes grecs. Elle est devenue Saint Anne, mère de la vierge Marie et sainte patronne de la Bretagne. Puisque nous ne sommes pas dans un dualisme mais un monisme, l'esprit de Dana est accessible par une élévation de conscience. Laissons-la s'incarner en nous, la réveiller et dire avec elle comme une pure émanation de Dana: "tous sont mes enfants". Ode à la Nature, au féminin sacré, au féminin sauvage, à la puissance douce et créatrice. Ode aux forêts et aux rivières. Odes aux nourritures saines et aux plantes bienfaisantes. Ode à la vie et aux symboles, à la guérison intérieure, aux origines et à notre devenir. |